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Questions et réponses lors du congrès de la FUGEA du jeudi 8 février 

Voici certaines questions abordées et les réponses du Député Alexandre :

* Quelles sont vos propositions structurelles pour que la construction des prix soit basée sur nos coûts de production et assure une juste répartition des marges ?

« – Nous réclamons un régime particulier et automatique d’équilibrage des prix pour garantir une rémunération juste pour l’agriculteur. Ensuite, nous demandons une égalité de traitement au niveau des contraintes de qualité. Il est primordial que les produits qui viennent de l’autre bout du monde, et qui rentrent en concurrence avec les nôtres, soient soumis aux mêmes normes de production que l’on nous impose.

Il est aussi pertinent d’axer la réflexion sur le développement de pôles logistiques locaux et le développement de hub logistiques coopératifs tels que la ceinture alimentaire liégeoise ou de Charleroi-Métropole, ou encore des initiatives telles que Paysans-Artisans. Il y a lieu aussi de sensibiliser davantage les consommateurs via des “Maison de l’Alimentation durable” comme en province de Liège, de Hainaut et bientôt de Namur.

Il n’est pas concevable que les produits issus de l’agriculture soient vendus en dessous du coût de revient.

– La révision de l’Organisation Commune des Marchés pour mettre en place une politique de régulation des marchés, qui offrira un prix rémunérateur aux producteurs selon trois principes :

  1. La préférence communautaire : ne pas importer ce qui est produit en suffisance chez nous.
  2. L’autosuffisance alimentaire : il ne faut pas perdre de vue le rôle premier de l’agriculture : nous nourrir. De manière raisonnée et en tendant vers moins d’impact carbone, et ce, de manière soutenable.
  3. L’économie circulaire : plutôt que d’importer du soja massivement de l’autre bout du monde, développons les fermes intégrées qui produisent des fertilisants naturels. »

* Quelles sont vos propositions concrètes pour faciliter l’accès à la terre, en particulier pour les jeunes ?

« – En matière de foncier, la première des choses est d’imposer le bail à ferme comme la norme sur le marché locatif.

– Etablir un mécanisme de gestion centralisée des terres publiques – Et cela peut se faire en partenariat avec les provinces, j’y travaille notamment en province de Namur. A ce propos, j’ai demandé à mon équipe un cadastre des terres agricoles disponibles en province de Namur. Le but est de mettre à disposition des terres inexploitées afin de permettre l’évolution des exploitations agricoles des jeunes agriculteurs.

– Contrôler les ventes de parcelles dépassant une certaine superficie en tenant compte du nombre d’unités de travail agricole sur l’exploitation.

– La pression foncière nécessite aussi de traiter le marché des parcelles agricoles comme un marché compétitif mais régulé, notamment en taxant les plus-values sur les parcelles détenues moins de 18 ans et/ou qui ne sont pas vendues à un agriculteur actif, les deux critères étant cumulatifs.

– Incitants fiscaux pour les transmissions, successions et donations de terres agricoles, si celles-ci reviennent à des agriculteurs sous le régime du bail à ferme.

– Un incitant aussi par des prêts. »

* Quelles sont vos propositions pour nous simplifier la vie ?

« Je ne crois pas que la structuration du gouvernement soit une garantie de simplification administrative ou de cohérence.

L’AFSCA ne doit plus pouvoir sanctionner immédiatement, mais seulement après avertissement et ne doit contrôler la mise en ordre qu’après accompagnement par les offices provinciaux. Idem pour les contrôles régionaux.

En outre, il faut mettre en place une banque publique d’investissement agricole, favoriser le remploi des équipements agricoles pour maximiser leurs taux d’utilisation, soutenir la recherche dans la robotique, le numérique et les biotechnologies et parallèlement soutenir les investissements dans ces domaines par un suramortissement des investissements.

Concernant le volet administratif, il faut simplifier les structures wallonnes de manière générale, la surcharge administrative est trop lourde. Plus largement comme pour tous les indépendants et entreprises, adopter des mesures de plus long terme et donner une plus grande prévisibilité des changements à venir suffisamment à l’avance pour pouvoir les anticiper. C’est encore plus criant pour les agriculteurs-éleveurs dont l’activité principale est d’être sur le terrain et non pas derrière son ordinateur à remplir des fiches administratives interminables. La technologie doit faciliter la récolte de données sans qu’il y ait besoin d’intervention humaine, ce qui constituerait un vrai progrès pour les agriculteurs. Prenons l’exemple de l’efficacité des drones afin de repérer les zones de culture en souffrance et d’intervenir avec une précision chirurgicale.

Enfin, ce congrès était l’occasion d’échanger avec les éleveurs et les agriculteurs qui, je n’en doute pas, sont en complète adéquation avec la vision DéFi que j’impulse. »

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